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michel clouscard - Page 2

  • La bête sauvage...

    Les éditions Kontre Kulture viennent de rééditer La bête sauvage, un essai de Michel Clouscard. Philosophe fétiche d'Alain Soral, ce critique féroce du libéralisme libertaire, mort en 2009, est l'auteur de plusieurs essais comme Le capitalisme de la séduction (Delga, 2006).

     

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    " Michel Clouscard (1928-2009) est un sociologue et philosophe français, proche du parti communiste. Professeur de sociologie à l’université de Poitiers, marxiste, auteur de nombreux ouvrages, il a fait une critique radicale du libéralisme en prenant en compte les changements de processus de production d’abord, l’évolution de l’objet même de la production ensuite.

    Second volet d’un triptyque comprenant par ailleurs Le Capitalisme de la séduction et Critique du libéralisme libertaire, Michel Clouscard se propose ici d’« étudier par quelle stratégie le capitalisme a produit la société civile, ce que Hegel appelait  la Bête Sauvage  : une société qui n’est plus qu’un marché ».

    Sous de Gaulle, le capitalisme d’État permet à la France de développer son infrastructure, et une politique de distribution des profits donne aux ménages la possibilité de s’équiper, créant « l’environnement qui permet aux vertus ménagères de se déchaîner, à l’enfant de bien travailler dans son coin, au père de se reposer ». Ceci fait, le capitalisme a besoin d’un nouveau marché. Le temps libéré par la mécanisation et par l’équipement des ménages deviendra sa cible : ce sera le tournant de la société des loisirs servie par l’idéologie du désir. Mais il faut pour cela passer du sérieux incarné par de Gaulle, au frivole : ce sera le rôle de Mai 68 qui mettra au pouvoir Pompidou le libéral et les idées de Cohn-Bendit, le libertaire. Dès lors, l’appareil d’État n’est plus l’émanation de l’État – qui de répressif devient permissif – mais du grand capital. La liquidation des valeurs traditionnelles devient nécessaire ; le gauchisme sera « l’instrument privilégié de cette opération : toute morale sera dite réactionnaire, ce qui permet de ridiculiser la résistance populaire, du travailleur chef de famille. » À ce stade, « la société civile tient les deux bouts : le macrosocial et le microsocial, l’État et la famille, l’instance suprême de la morale sociale et la cellule de base de sa diffusion ». C’est l’avènement de la social-démocratie qui, bien plus qu’un courant de pensée ou un parti politique, est « un concept opératoire : la gestion de la nouvelle société voulue par le capitalisme moderne ». La Bête Sauvage triomphe. "

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  • Le capitalisme de la séduction...

    Les éditions Delga viennent de rééditer un essai de Michel Clouscard intitulé Le capitalisme de la séduction - Critique de la social-démocratie libertaire. Une bonne occasion pour découvrir l’œuvre de ce philosophe, souvent cité par Alain Soral, qui délivre une critique radicale et féroce de cette intelligentsia de gauche qui a fabriqué l'idéologie de la société dans laquelle nous vivons...

     

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    " « "Le Capitalisme de la séduction" est un chef-d’œuvre. L’acuité de la critique sociale, la profondeur et le sérieux de la pensée morale, sans compter le style, toujours incisif ou percutant selon les cas, vont bien au-delà de cette espèce de journalisme philosophique qui tient lieu de philosophie à nos contemporains. » Vladimir Jankélévitch

    Cet ouvrage, paru pour la première fois en 1981, décrit l’apprentissage du rêve américain à partir du plan Marshall et l’initiation au parasitisme social de la nouvelle bourgeoisie. L’idéologie social-démocrate est devenue l’idéologie de la consommation libidinale, ludique, marginale sous couvert d’émancipation. C’est le surgissement d’un marché du désir qui permet de sauver le capitalisme de la crise. "

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  • Tout est permis mais rien n'est possible...

    Les éditions Delga viennent de publier un documentaire, disponible en DVD, consacré à l'oeuvre du philosophe Michel Clouscard et réalisé par Ossian Gani et Fabien Trémeau. Michel Clouscard est le premier à avoir senti l'évolution du capitalisme vers une forme de libéralisme libertaire et à avoir analysé le "happening" de mai 1968 sous cet angle...

     

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    "La crise actuelle s’avère l’ultime expression de la négation du travail : prévalence des actionnaires sur les producteurs, prépondérance des services en Occident et « usine du monde » délocalisée partout ailleurs etc. Si cette négation tyrannique a été intériorisée même par ses victimes, c’est qu’elle est au résultat de ce long dressage que réalisa le « libéralisme libertaire », dont Michel Clouscard a, le premier, théorisé le concept.

    Pour faire pièce au progressisme issu de la Résistance, il s’agissait pour le capitalisme, avec le Plan Marshall, de créer un modèle « permissif pour le consommateur », mais plus que jamais « répressif envers le producteur ». Ce fut alors d’une part l’initiation d’un « marché du désir », dont le Mai 68 sociétal a été ensuite le promoteur décisif, et qui eut tôt fait de réduire le désir au marché, et d’autre part le surgissement de nouvelles couches moyennes, tampon entre le capital et le travail et cibles de ce marché. Le modèle de consommation libidinal, ludique et marginal pour le happy few fut alors décrété seul horizon d’émancipation. « Tout est permis, mais rien n’est possible ».

    Parallèlement, pour éloigner radicalement le spectre de l’affrontement de classes, qui entrave les profits, il s’agira pour ce néocapitalisme de « porter la guerre civile chez les pauvres », par l’exaspération de conflits identitaires (jeunes/vieux, locaux/immigrés, etc.), qui par définition ne lui coûtent, eux, pas un sou. Le nombre de jours de grève par an sera, lui, divisé par vingt entre les années 70 et 2000 et 10% de la richesse produite passera dans le même temps de la poche du monde du travail à celles de la finance (les bulles).

    La chouette de Minerve ne prenant son envol qu’à la tombée de la nuit, c’est sur fond de capitalisme crépusculaire et de fin de partie, qu'aujourd'hui cette modélisation radicale que propose l’œuvre de Michel Clouscard devient enfin audible. Véritable enjeu existentiel et anthropologique, elle conduit, à la suite de Rousseau, Hegel et Marx, à la réappropriation objective de notre histoire kidnappée par les forces masquées de la contre-révolution."


    Bande annonce n°1 - Tout est permis mais rien... par EditionsDelga

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